Le monde entier se souvient encore fort bien de la flambée des prix des denrées alimentaires de 2008. Une onde de choc faisait frémir la planète devant la perspective que les populations urbaines pourraient manquer de quoi se nourrir. La peur, réputée mauvaise conseillère, avait suscité de nombreuses manifestations, dont plus d’une s’est détériorée en violences dans plusieurs capitales africaine.
Les pays africains se sont rendus brusquement compte d’une de leurs vulnérabilités : leur dépendance du riz et d’autres denrées alimentaires importés pour nourrir leurs populations. Le commerce mondial du riz ne concerne qu’une petite partie de sa production totale, en moyenne 6% par an. Il suffit donc de peu pour que l’offre sur le marché mondial disparaisse. De toute façon, les pays asiatiques producteurs, dans un avenir pas très lointain, auront besoin de tout leur riz pour couvrir les besoins alimentaires de leurs populations toujours croissantes, car toutes les terres propices à la riziculture sont déjà emblavées et les rendements à l’hectare sont très proches de leur optimum. L’expansion de leur riziculture n’est dès lors plus une option réaliste.