Si vous vivez à l’Est de la République démocratique du Congo et que vous êtes petit producteur agricole, possédant un demi hectare de caféiers, je ne dois pas vous expliquer ce que veut dire « la vente des fleurs ». Tous les autres lecteurs risquent d’être étonnés. «Depuis quand est-ce que le Congo exporte des fleurs ?», est une réaction souvent entendue.
Pour les producteurs de café arabica en Ituri, le café est leur source principale de cash. Que ce soient les améliorations à la maison, le minerval des enfants ou le financement d’activités commerciales, la recette du café sert à tout cela. Mais dans cette province frontalière avec l’Ouganda, avec des altitudes qui dépassent 2.200 mètres, la récolte du café n’a lieu qu’une seule fois l’an. Et donc, même si le maïs et les haricots viennent quelques fois renforcer les revenus, il y a des périodes où un besoin urgent de liquidités se pose : maladie ou décès d’un membre de la famille, dégâts à la maison à cause d’un orage, une amende ou une querelle judiciaire ou toute autre chose qu’on n’a pas l’habitude de prévoir. Parfois aussi, des dépenses prévisibles tels que le minerval des enfants, ne peuvent pas être couvertes à cause d’un contre-temps dans la ferme.