Dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo, les pépinières de café renaissent de leurs cendres. La demande en plantules de café est en hausse, portée par la bonne santé internationale du café arabica congolais. Etre pépiniériste devient un métier. Reportage auprès des pépiniéristes du mont Ruwenzori, en territoire de Beni.
En ce jeudi de décembre 2016, Kahindo Mutaghanzwa s’affaire dans son parc à bois à Lume, territoire de Beni, sur les hauteurs du mont Ruwenzori, en province du Nord-Kivu, dans l’Est de la république démocratique du Congo. Prenant un sécateur dans sa main droite, sous un soleil de plomb, il prend soin de couper quelques bourgeons d’un caféier. «C’est depuis 5 ans que je fais du bouturage de café arabica. Mon parc à bois compte une centaine de tiges de café », déclare Kahindo Mutaghanzwa. L’homme est aujourd’hui président d’une association de pépiniéristes, une association d’une quinzaine de gens encore à ses débuts. Dans ce groupe, il est le seul à faire du bouturage pour produire des plantules de café. Passionné par son métier depuis les années 1990, il commence le germoir avec les moyens du bord dans sa propre parcelle.
Il affirme avoir déjà produit et distribué, lui seul, plus de cent mille plantules de café. « Au début, nous demandions les semences de café mais personne ne nous répondait. En 1995, alors que nous avions déjà commencé la production de plantules à petite échelle avec la graine, dans une réunion du Syndicat de Défense des Intérêts Paysans, SYDIP, quelqu’un nous dit qu’il faut un budget de 700$ pour la bouture. Une somme que moi et mon groupe ne pouvions pas attraper. Nous avions alors décidé de tenter une aventure, celle de coudre les sachets pour nos boutures. Notre rendement était de 50% », explique-t-il. A l’époque, son groupe compte une centaine de gens.